Faisant l’objet d’un champ de recherche vaste et hétérogène, l’investigation du sentiment amoureux relève un défi qui se place à l’intersection des disciplines connexes telles que la psychologie, la neurologie, la sociologie, l’anthropologie, l’histoire des mentalités, la linguistique. Le folklore se présente comme une archive intellectuelle et esthétique qui, tout en touchant d’une manière ou d’une autre à ces disciplines diverses, induit des représentations de la vie sociale et affective.

Quelle image peut-on dresser sur la base de la poétique du folklore littéraire roumain pour ce sentiment universel ? Il est avéré que la problématique de la mobilité, de la complexité et de l’hétérogénéité de l’amour traverse les différents paliers d’une analyse diatopique, diachronique, diphasique. Nous prenons comme point de repère la Bible et le Banquet de Platon pour regarder leurs échos presque 3000 ans plus tard. Comment le cas particulier des figures mythiques de Sburãtorul et de Ileana Simziana devenus personnages des ballades et/ ou des contes de fées reflète dans leur miroir les universalia de ce sentiment ? Est-ce qu’il existe une spécificité locale ? Laquelle ? Pourquoi ? Il sera tenté de répondre à ces questions par l’étude des cas précis de la création populaire, après avoir posé le cadre général de l’histoire littéraire roumaine au XIXe siècle qui relève, entre autres, de l’imbrication entre celle-ci et le folklore.