Le souvenir des Belges dans l’armée des Habsbourg au XVIIIe siècle semble s’être complètement perdu. Pourtant, entre 1795 et 1814, en dépit de l’annexion de nos régions par la France et de la conscription, l’armée autrichienne comptait encore un nombre plus élevé de généraux d’origine belge que l’armée française ! Non seulement les régiments « wallons » au service de l’Autriche vécurent trois quarts de siècle mais leur réputation fut des plus hautes. Des officiers belges servirent les Habsbourg dans les régiments dits « nationaux » recrutés aux Pays-Bas, et aussi dans quantité d’autres unités et à certains postes importants de l’Empire. Les unités belges étaient identifiées comme telles, issues des « Pays-Bas » ou « wallonnes ». Elles relevaient non seulement de l’infanterie mais aussi de la cavalerie, de l’artillerie et du génie, au point que l’on peut y voir l’embryon d’une armée nationale complète. Avant 1914, des travaux peu scientifiques furent publiés sur le sujet par quelques officiers. Les guerres mondiales ont ensuite jeté un voile sur la fraternité d’armes avec un pays appartenant au camp ennemi. Depuis, l’Europe a pansé ses blessures et le temps est venu de porter un regard plus objectif sur ces hommes qui servirent si fidèlement Marie-Thérèse, Joseph II, Léopold II et François II d’Autriche. Accompagnée d’une abondante iconographie, la conférence proposée se basera sur un ouvrage publié à Vienne en 2020 et se limitera aux années 1756-1815.