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11 février 2021
Webinaire Académie royale de Belgique : La parole des gouvernants. Démocratie, débat contradictoire et réseaux sociaux (25 février)
Argumentaire

Les images de l’assaut mené contre le Congrès américain par une foule d’émeutiers à la suite d’un meeting politique du président Donald Trump ont fait le tour du monde. Le fait qu’il ait été possible de suivre ces événements en direct, tant à la télévision que sur les réseaux sociaux, accroit la sidération face à ces images de destruction. L’attaque menée contre un Congrès occupé à voter la certification d’une élection présidentielle, alors contestée durant deux mois par le président Donald Trump pourtant débouté systématiquement par les juridictions du pays, illustre à elle seule les tensions extrêmes qui traversent la vie politique américaine.

Les comportements observés le 6 janvier 2021 à Washington D.C. nous invitent à réfléchir sur le place de la parole des gouvernants dans un contexte généralisé de méfiance vis-à-vis de la politique particratique et représentative.

Deux dimensions complémentaires méritent de retenir ici notre attention, une dimension interne à l’arène politique : à savoir la place et le rôle laissés au débat contradictoire au sein des régimes parlementaires, de plus en plus limités dans une période de crise et de pouvoirs spéciaux, et une dimension externe, celle de l’espace public dans lequel les cadres du contrôle de ce débat sont sans cesse retravaillés par la puissance des réseaux sociaux et d’une gouvernance algorithmique dans les mains d’entités privées.

La prise de parole constitue le fondement des démocraties parlementaires. Dans une perspective agonistique, la démocratie entendue comme organisation des pouvoirs, fondée sur un idéal d’égalité des citoyens et permettant de gérer la Cité, peut même être réduite à sa dynamique d’institutionnalisation de la divergence et du conflit. Nos arènes politiques apparaissent souvent comme des systèmes inefficaces, lents et empêtrés dans des palabres sans fins. Ce serait oublier que la dynamique du projet démocratique est celle d’un inachèvement puisque toujours relancée par de nouveaux droits à discuter et des problèmes neufs à traiter. La rhétorique comme acte de mise en mots pour décrire et représenter le réel auquel fait face une société devrait être l’instrument privilégié d’une délibération en assemblée. Mais un échec de l’idéal rhétorique semble se faire jour à l’aune de la défiance qui s’empare d’un nombre croissant de citoyens vis-à-vis des gouvernants et de leur parole. Ce refus d’engagement dans un débat contradictoire de qualité, privilégiant anathèmes et fake news, alors que celui-ci constitue le fondement des démocraties parlementaires, porte les germes de forces centrifuges capables de précipiter l’extinction des droits et libertés fondamentales.

La « dé-plateformisation » du président Donald Trump intervenue à la suite de l’assaut sur le Congrès américain a remis en évidence une question lancinante : les entreprises numériques ne s’érigent-elles pas en nouveaux censeurs du XXIe siècle ? Alors que des luttes séculaires ont permis à la volonté démocratique, au travers des moyens de l’État, d’incarner l’autorité en position de poser ce type d’actions, la suppression du compte Twitter du 45e président américain (fort de 88.7 millions d’abonnés) rappelle que des entreprises privées sont en passe de s’arroger le droit de réguler le débat public. La décision des plateformes telles que Twitter ou Facebook a immédiatement suscité de nombreuses réactions dans le chef des dirigeants politiques, non seulement aux États-Unis mais aussi en Europe, au nom de la liberté d’expression. Comment organiser un contrôle démocratique de la parole publique sur les réseaux sociaux ? Comment peut-on articuler les compétences des États, l’auto-évaluation des plateformes et le rôle des citoyens dans la modération de discours haineux ?

Organisation pratique

* programme
25 février 2021, 14h-16h

14 h - Accueil et introduction (Nicolas Simon, attaché scientifique à l’Académie royale de Belgique)

14 h 10 - Séquence 1 : Le débat politique en temps de crise
Modération : Didier Viviers (Secrétaire perpétuel de l’Académie royale de Belgique)
Avec la participation de
- Emmanuelle Danblon (Membre de l’Académie royale de Belgique)
- Philippe Van Parijs (Membre de l’Académie royale de Belgique)
- Olivia Venet (Avocate au Barreau de Bruxelles, Présidente de la Ligue des droits humains)

15 h - Pause

15 h 10 - Séquence 2 : réseaux sociaux et censure algorithmique
Modération : Isabelle Ferreras (Présidente de l’Académie royale de Belgique)
Avec la participation de
- Renaud Adam (Arenberg Auctions)
- Antoinette Rouvroy (FNRS, UNamur)
- Arnaud Ruyssen (RTBF)

16 h - Conclusions

Inscription obligatoire