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20 mars 2024
Décès de Pierre Cordier, membre titulaire de l'Académie royale de Belgique
Membre titulaire de la Classe des Arts de l'Académie royale de Belgique, Pierre Cordier est décédé à Bruxelles ce 19 mars 2024.

Né à Bruxelles le 28 janvier 1933, il est élu correspondant de la Classe des Arts le 5 mai 1988 et membre le 6 janvier 1994.

Artiste plasticien, photographe, il invente le chimigramme (signe d’écriture chimique) le 10 novembre 1956 – une technique qui met en cause l’action localisée des révélateurs et fixateurs sur la surface photosensible, sans appareil photographique, sans agrandisseur et en pleine lumière. Il pratique aussi la photographie classique. Il étudie les Sciences politiques et administratives à l’Université libre de Bruxelles. Il suit le cours d’Otto Steinert à l’École des Arts appliqués de Saarbrücken (1958). De 1965 à 1998 il est chargé de cours à l’École nationale supérieure des Arts visuels de La Cambre. Il donne de nombreuses conférences et participe à des workshops, en Europe, aux États-Unis et au Japon. Il est le seul artiste belge à figurer à l’exposition Subjektive Fotografie 3+ Selbsportrait de la Photokina (1958, Cologne). Il a participé à de très nombreuses expositions partout dans le monde, Contemporary Photographs I (Fogg Art Museum, Harvard University, Cambridge USA, 1971), Wege zur Computerkunst (Federal Institute of Technology, Zürich, 1972), 20 ans de chimigramme (Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, 1976), Les photographes Imaginaires (Palais de la Découverte, Paris, 1979), Lensless Photography (The Franklin Institute Science Museum, Philadelphie, 1983), Subjektive Fotografie (Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, 1986), Photographs beget photographs (The Minneapolis Institut of Arts, Minneapolis, 1987), Shadow Catchers : Camera-less photography (Victoria & Albert Museum, Londres, 2010-2011). En 2007, les éditions Racine publient une monographie consacrée aux chimigrammes. Depuis 1971, Pierre Cordier était membre correspondant de la Deutsche Gesellschaft für Photographie.

Le Chimigramme n’est ni « l’envers somptueux de la photographie »(1) ni un autre versant de la peinture. Il plonge ses racines dans la recherche de la création et pour cela il emprunte des chemins de traverse. Le langage de Pierre Cordier, entre rêve chimique et alchimie du rêve, nous livre des images inexplicables qui oscillent entre structures organisées qui se déguisent en fausse régularité, toujours au bord du visible et de l’invisible. Images fugitives, traces uniques, moments sériels, langue nouvelle, l’œuvre de Pierre Cordier est tout cela à la fois, comme une mémoire suspendue, comme des fragments de morceaux de vie ou comme une évidence esthétique.

(1) Jean-Claude Lemagny, Pierre Cordier ou la photographie sens dessus dessous, in : Pierre Cordier, Bibliothèque nationale, Paris, 1979.