Léonard de Vinci ne semble jamais avoir pratiqué l’art de la gravure. Par ailleurs, contrairement à Andrea Mantegna ou, plus tard, à Raphaël, il n’a pas cherché à conclure un accord avec un graveur professionnel engagé aux fins d’imprimer ses dessins et diffuser ainsi ses inventions auprès d’artistes, de collectionneurs ou d’éventuels nouveaux commanditaires. L’intérêt du Florentin pour le médium et ses possibilités n’en demeure pas moins attesté : certains de ses écrits témoignent de réflexions sur la technique de l’estampe tandis que ses premiers biographes laissent penser que Léonard avait l’intention de publier un 'Traité d’anatomie', accompagné de planches imprimées. Des estampes,
réalisées à Milan à la fin du XVe siècle ou au début du siècle suivant, traduisent aussi des modèles de Léonard.
Certaines, comme les 'Entrelacs', portent son nom ; d’autres traduisent ses dessins et ceux de ses élèves. Durant cette conférence, nous présenterons ce corpus. Pour la plupart, ces gravures demeurent anonymes. Il est dès lors mal aisé de préciser les liens que leurs auteurs ont entretenu avec le maître et son atelier, comme l’intention qui a présidé à leur réalisation.