Ce cours-conférence s’inscrit dans le cycle « Nouvelles perspectives en histoire de l’art ».La construction de l’intime dans les représentations d’intérieurs domestiques (1880-1914) - Dr Apolline Malevez (UGent)Cette conférence portera sur l'association de la sphère domestique à un idéal féminisé, un refuge intime et un espace de repos. Je m'intéresserai en particulier aux mécanismes qui nourrissent et inscrivent dans la durée cette conception masculine de l'espace privé, pourtant en décalage avec la réalité du travail domestique majoritairement accompli par les femmes et les employé·e·s de maison. La culture visuelle de l'époque joue un rôle essentiel à cet égard: au travers de la représentation de femmes lisant, méditant, cousant, ..., dans leurs intérieurs, les peintres renforcent le stéréotype du 'chez-soi' comme lieu d'oisiveté et d'épanouissement familial. Au-delà de ces choix thématiques, certains artistes ont également usé de moyens picturaux qui rendent visible cette construction de l'espace domestique comme espace intime. Cette analyse apporte de nouvelles clés de lecture pour appréhender le genre des "peintures d'intérieurs" dans la fin-de-siècle.
Les musiciennes du Conservatoire : (re)définir le modèle de la « jeune fille au piano » (1795-1914) - Fauve Bougard (FNRS-ULB)
Au cours du XIXe siècle, le conservatoire devient le lieu principal de la formation musicale professionnelle en France et en Belgique, accueillant à la fois des hommes et des femmes qui accèdent dès lors à un rare lieu de de formation professionnelle et institutionnelle. Celle-ci reste pourtant profondément déterminée par le modèle culturel de « la jeune fille au piano » préconisant une pratique féminine de la musique basée sur l’amateurisme et le foyer, et largement diffusé par la littérature pédagogique et les représentations artistico-littéraire. Cette conférence portera sur l’équilibre mouvant entre ce modèle idéal et la vocation professionnalisante qui se trouve au cœur du fonctionnement des conservatoires. Dans cette perspective, je m’intéresserai spécifiquement aux mouvements de durcissement et d’assouplissement de l’organisation interne des institutions qui ont progressivement redéfini les normes de la pratique musicale pour les femmes.
Le cycle pluridisciplinaire « Nouvelles perspectives en histoire de l’art », organisé en quatre séances thématico-chronologiques, présente un état des lieux de la recherche novatrice menée par de jeunes chercheuses belges afin de démontrer comment de nouvelles approches - telles que les études de genre et les études post-coloniales - enrichissent la recherche scientifique en histoire de l'art. Lors de chaque séance, deux conférencières présentent leurs recherches, offrant l'opportunité d'un dialogue entre chercheuses, et avec le public, afin de partager des éléments de réflexion contribuant aux débats sociétaux contemporains.
Le programme complet des quatre séances :(I) Femmes et Art nouveau (inscriptions)Créatrices belges de l'Art nouveau : trajectoires d’artistesBarbara Caspers (FNRS-ULB)
Alice Graas (Urban.brussels)
(II) Le long dix-neuvième siècle au prisme du genreLa construction de l’intime dans les représentations d’intérieurs domestiques (1880-1914)Dr Apolline Malevez (Ugent)
Les musiciennes du Conservatoire : (re)définir le modèle de la « jeune fille au piano » (1795-1914)Fauve Bougard (FNRS-ULB)
(III) Genre et architecture (inscriptions)
Architecture et gender studies : dégenrer l'histoire et l'espace
Apolline Vranken (FNRS-ULB)
Architecture et care : relecture d'un grand ensemble moderniste
Justine Gloesener (ULiège)
(IV) Après 1945, continuité et renouvellement (inscriptions)
Anne Bonnet et Berthe Dubail, peintres abstraites entre cœur et marges de l’histoire de l’art belge
Lyse Vancampenhoudt (FNRS-UCLouvain-MRBAB)
La question (dé)coloniale au prisme de l'art contemporain : le cas de la BelgiqueAlisson Bisschop (ULiège)