Désormais bien connue, la technologie « blockchain » a permis le développement des cryptomonnaies dès 2008. Cette technique de certification qui permet de se passer du contrôle d’un organe central a ensuite été élargie à plusieurs usages. Parmi ceux-ci, la blockchain a notamment été utilisée pour certifier la propriété d’images numériques – on parle, dans le jargon (qui tend désormais à s’étendre dans le langage courant) de « NFT » (acronyme de « Non-Fungible Tokens »).

Les NFT, qui sont des jetons cryptographiques non fongibles – c’est-à-dire qu’ils ne sont pas interchangeables, contrairement aux cryptomonnaies –, permettent d’identifier le « propriétaire » d’une image numérique. L’intérêt des NFT est de créer de la rareté là où elle n’existait pas : les images numériques, contrairement aux œuvres physiques, sont en effet duplicables à l’infini. Le NFT vient alors certifier qui est le titulaire de l’image (qui doit être distingué de son auteur) et crée, par ce même acte, une valeur économique au bien immatériel en question.

La conférence s’intéresse, dans un premier temps, à l’apparition des NFT dans le domaine de l’art, ainsi qu’à leurs effets sur le marché de l’art, en ce compris sur les collections muséales. Dans un second temps, les NFT sont analysés sous l’angle juridique, soulevant notamment la question de leur définition et champ d’application, ainsi que celle des droits d’auteur : comment articuler titularité d’un NFT aux droits de l’auteur d’une œuvre (numérique)?