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La Chine s’enorgueillit d’une longue tradition médicale, laquelle fut mise par écrit et formalisée au début de notre ère. La rédaction des classiques médicaux, qui constituent encore le fondement théorique de la médecine traditionnelle chinoise (MTC), est à peu près contemporaine de la constitution du canon confucéen et des principaux textes juridiques. Elle accompagne les grands travaux historiographiques et lexicographiques qui allaient façonner l’armature intellectuelle de l’Empire pour les deux millénaires à venir.

Ces rapprochements ne sont pas fortuits, car la pratique de la médecine, comme celle des autres disciplines évoquées ci-dessus, participe de l’art de bien gouverner. La qualité du souverain est jugée à l’aune de la santé de ses sujets. La manière de faire face aux épidémies constitue dès lors un problème politique, stratégique et religieux de la plus haute importance. Cet exposé comportera trois parties : Dans la première seront rappelées quelques notions essentielles de la MTC et la place qu’elle occupe dans un système analogique plus vaste ; Dans la seconde seront évoqués rapidement la formation des médecins et l’éventail des professions médicales ; Dans la troisième seront relatées quelques épidémies marquantes auxquelles dut faire face l’Empire, notamment à l’occasion des conquêtes étrangères, et les réponses thérapeutiques, sociales et religieuses qui leur furent données.